Christine Allais et Bertrand Munier remettent le Prix Maurice Allais 2021 à Stefanie Stantcheva.
Le Prix Maurice Allais 2021 a été décerné à Stefanie Stantcheva, Professeure d’économie à l’Université Harvard, pour son article intitulé « Optimal Taxation and Human Capital Policies over the Life Cycle », publié en 2017 dans le Journal of Political Economy.
Stefanie Stantcheva, économiste française d’origine bulgare, est l’une des meilleures spécialistes mondiales de la fiscalité.
Née en 1986 en Bulgarie, elle séjourne en Allemagne de l’Est jusqu’à la chute du mur de Berlin et effectue l’essentiel de sa scolarité et de ses études supérieures en France. Elle obtient notamment une maîtrise en économie et finance de l'École polytechnique en 2008 et un master en économie ENSAE / École d’économie de Paris en 2009, puis un doctorat en économie du Massachussetts Institute of Technology (MIT) en 2014.
Elle rejoint l’Université Harvard en tant que boursière (junior fellow) en 2014. Professeure assistante (2016), puis professeure associée (2017), elle est titularisée Professeure en 2018, soit quatre ans après son arrivée – un délai record.
Stefanie Stantcheva se spécialise alors dans les questions de fiscalité en cherchant à en renouveler l’approche et la méthode. C’est notamment sous l’angle de leur acceptabilité par les citoyens qu’elle s’intéresse aux politiques économiques, et c’est dans cet esprit qu’elle fonde le Social Economics Lab.
Afin de mieux connaître les ressorts du rejet ou de l’adhésion à l’impôt, elle crée une nouvelle génération d’enquêtes en lignes, réalisées dans plusieurs pays. Cette collecte de données à grande échelle permet notamment d’expliquer comment les citoyens forment leurs opinions et leurs croyances. La méthode mise en œuvre par Stefanie Stantcheva apporte ainsi aux acteurs publics des grilles d’analyse et des outils à la décision totalement nouveaux, qui permettent d’adapter le plus finement possible les politiques économiques.
Active dans le débat d’idées et impliquée dans la vie de la Cité, Stefanie Stantcheva est membre du Conseil d’analyse économique. Elle a également fait partie du Comité d'évaluation des réformes de la fiscalité du capital, et de la commission internationale sur les grands défis économiques présidée par Olivier Blanchard et Jean Tirole, où elle a notamment travaillé sur les inégalités et l’insécurité économiques.
Elle est par ailleurs, depuis 2020, éditrice du Quarterly Journal of Economics, édité par le département d’économie de Harvard, et l’une des plus prestigieuses revues économiques.
Les recherches de Stefanie Stantcheva portent actuellement sur la fiscalité, un domaine de recherches qu’elle a fortement renouvelé à la fois par ses angles d’études – les effets à long terme des politiques fiscales, sur l’innovation, l’entrepreneuriat, la mobilité sociale et professionnelle – et par ses méthodes – des enquêtes de terrain et des données construites au plus près des citoyens.
L’objectif de ses recherches, et en particulier de l’article récompensé par le Prix, est d’élaborer une taxation optimale : une fiscalité qui maximise l’apport des impôts à la société – l’investissement public dans les infrastructures et les services publics, la redistribution équitable des revenus – et qui minimise les coûts pour les acteurs économiques.
Autrement dit, en réduisant l’impact des changements de comportement des individus et des entreprises – les délocalisations, l’évasion fiscale, la désincitation à innover ou à entreprendre – la taxation optimale doit permettre de répartir de la façon la plus efficace possible les charges qui pèsent sur les individus d’une société, et donc de maximiser le bien-être social.
Compenser les distorsions sociales, fiscales et d’information affectant l’amélioration du capital humain, stimuler le rendement du travail, redistribuer les ressources en gardant tout cela en mémoire : Stefanie Stantcheva veut améliorer la conception des politiques fiscales.
Elle se garde pourtant bien de déterminer une fiscalité optimale qui serait déconnectée de la réalité. Par un aller-retour permanent entre modèles théoriques et données inédites, elle distingue les contraintes, les attentes et les perceptions vis-à-vis de la fiscalité spécifiques à chaque situation, de façon à pouvoir s’adapter à chaque pays et à chaque période.
Le Prix Maurice Allais,
Prix Nobel d’économie en 1988, Maurice Allais a été Professeur à l’École nationale supérieure des Mines de Paris (aujourd’hui dénommée Mines Paris - PSL) pendant plus de quarante ans, de 1944 à 1988. > En savoir plus sur la Fondation Maurice Allais |
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