Jean-Charles Rochet et Michel Habib, lauréats du Prix Maurice Allais 2019, aux côtés de Christine Allais et Bertrand Munier, le 17 mai à MINES ParisTech.
Le Jury a unanimement souhaité cette année, à titre exceptionnel, ne pas départager deux candidatures présentant toutes deux un intérêt majeur. Fabrice Collard, Michel Habib et Jean-Charles Rochet, d’une part, et Philippe Mongin, d’autre part, sont les lauréats de cette 4e édition du Prix Maurice Allais.
Dans le contexte de crise financière et de récession, et alors que la littérature scientifique se focalise sur la dette souveraine des pays émergents, les auteurs cherchent à établir une mesure rigoureuse de la soutenabilité de la dette publique dans les pays développés, question qui constitue aujourd’hui un enjeu crucial pour le fonctionnement des démocraties.
À l’inverse de la plupart des économistes, qui présupposent que chaque gouvernement a pour objectif de maximiser le bien-être de ses administrés et de leurs descendants, les auteurs postulent au contraire que chaque gouvernement agit à très court terme et cherche avant tout à conserver le pouvoir. Un gouvernement chercherait donc à éviter de se trouver en situation de défaut de remboursement, quitte à augmenter la charge pour les générations futures.
Dans leur article, les auteurs proposent un modèle qui présente des avancées majeures sur le plan de la politique économique. Il fournit notamment une formule qui permet d’évaluer le ratio maximum dette/PIB soutenable par un pays, mais également de calculer une probabilité théorique de défaut pour chaque pays.
Dans cet article, Philippe Mongin revisite le « paradoxe d’Allais », qui remet en question le modèle traditionnel de rationalité des choix.
Conceptualisé au début des années 1950, le paradoxe d’Allais montre qu’un individu confronté à une loterie ne va pas chercher à maximiser ses gains espérés ni même l’utilité espérée de ses gains, mais plutôt viser la sécurité en tenant compte non seulement des utilités espérées mais aussi des chances perçues de les obtenir. Ainsi, à l’approche de la certitude, l’aversion de l’individu à l’égard du risque augmente de façon beaucoup plus considérable que la théorie jusque là acceptée ne le laissait prévoir. Le paradoxe d’Allais a profondément influencé la théorie des risques et l’économie comportementale, et plus largement la vie des idées au XXe siècle.
Philippe Mongin montre, grâce à l’une des seules monographies existantes sur le paradoxe d’Allais, que ce paradoxe est bien plus qu’un contre-exemple constaté dans les études expérimentales : c’est un argument normatif qui peut expliquer les comportements des individus, notamment sur les marchés financiers. Il démontre en cela non seulement la vigueur épistémologique du paradoxe d’Allais mais aussi sa véritable acuité, tant il permet de comprendre les mécanismes économiques contemporains.
Le Prix Maurice Allais,
Prix Nobel d’économie en 1988, Maurice Allais a été Professeur à l’École Nationale Supérieure des Mines de Paris (aujourd’hui dénommée MINES ParisTech) pendant plus de quarante ans, de 1944 à 1988. > En savoir plus sur la Fondation Maurice Allais |
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