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Actualité partagée

ERC : Elie Hachem lauréat

Comment simuler l’écoulement sanguin dans un anévrisme cérébral et y remédier via une solution personnalisée ? C’est le défi que relève Elie Hachem, enseignant-chercheur au Centre de mise en forme des matériaux, Cemef Mines Paris – PSL, nouveau lauréat d’une bourse « Consolidator » attribuée par le Conseil européen de la recherche. Son projet ? CURE - Controlling Unruptured Intracranial Aneurysms - couplant « mécanique des fluides » et machine learning pour le traitement des anévrismes non rompus. A la clé, une bourse de recherche d’environ deux millions d’euros et une perspective nouvelle pour le monde médical. Rencontre et explications.

Un financement bienvenu

Pour Elie Hachem, cette bourse tombe à point nommé.

« Le dispositif « Consolidator » sélectionne des projets qui nécessitent à la fois méthode et maturité scientifique, conditions indispensables au transfert de nos expertises à de nouveaux secteurs, ici celui de la santé ». Cette formule ERC est en effet dédiée aux chercheurs, 7 à 12 ans après leurs thèses. Elle finance des projets exploratoires et disruptifs ambitieux. Toutes sont remises au nom de l’excellence du chercheur et de la force innovante de son idée.

 « Investir de nouveaux champs mobilise aussi des compétences dans la gestion de grands projets scientifiques tels une chaire de recherche » ajoute Elie. « En plus, soumettre un "ERC" est en soi un sacré challenge et un accomplissement. J’avais envie d'une rupture dans mon métier de chercheur. Jusqu'à présent, notre démarche est de répondre à un besoin. Ici nous apportons la solution, ce projet crée une solution qui se déclinera de façon individuelle. »

En combinant avec son activité actuelle, Elie Hachem va pouvoir recruter 11 personnes supplémentaires dont 8 doctorants et 3 post-doctorants. Un brevet est par ailleurs en cours de dépôt.

Rupture d’anévrisme : un fléau

Un anévrisme est une dilatation dans une artère cérébrale, résultant d'une faiblesse de la paroi des vaisseaux sanguins. Il est favorisé notamment par des antécédents génétiques et par une mauvaise hygiène de vie. La rupture d’anévrisme provoque chaque année le décès de 500 000 personnes dans le monde, dont la moitié a moins de 50 ans. Ce problème est souvent décelé par hasard puis surveillé mais, pour les personnes concernées, c’est une épée de Damoclès et la menace permanente d’un AVC hémorragique. L’opération est une décision risquée et onéreuse. En cas de rupture et de survie, le risque de séquelles est très élevé.

Du calcul intensif à la santé

« J’avais conscience que nos connaissances et nos savoir-faire en mécanique des fluides était transférables à la santé et nous permettrait de travailler sur les écoulements sanguin ou l’analyse de la situation d’un patient » raconte Elie. « En juillet 2020, j’ai partagé un article scientifique sur LinkedIn et j’ai alors été interpellé par un collègue allemand qui m’a proposé de simuler ce qui se passe dans un anévrisme. Nous avons dialogué et j’ai compris que nous pourrions travailler ensemble. Aujourd’hui, je sais que nous pouvons apporter deux choses très importantes ».

- 1 Fournir aux médecins une aide à la décision

« Nos méthodes de simulation haute-fidélité fournissent des détails numériques suffisants à même de caractériser le risque d’opérer - ou non - un anévrisme. Nous apporterons donc une aide à la décision. » En travaillant avec l’équipe d’Elie Hachem, le calcul du risque du rupture d’un anévrisme bénéficiera en effet des compétences cumulées de la biologie, du calcul parallèle, de la mécanique des fluides numérique, des interactions fluide-structure, de la rhéologie des fluides. Savoirs rarement réunis dans un seul et même labo.

- 2 Concevoir un traitement personnalisé pour chaque patient

Aujourd’hui l’intelligence artificielle par son apprentissage peut prédire des maladies. Elle est une aide à la décision dans la construction du soin. L’IA se fondera ici sur des données anonymisées fournies par l’Université Ludwig-Maximilian de Munich (LMU) et plus particulièrement par l’Institut for diagnostic, neuroradiology and interventionnal neurology. « Ma vision est que demain, en couplant calcul intensif et intelligence artificielle, le soin médical sera complètement personnalisé. Notre projet ira donc plus loin pour établir une nouvelle métrique dans les risques liés aux anévrismes : d’abord de choisir de traiter ou pas la personne atteinte d’un anévrisme et dans l’affirmative, décider quel traitement et comment aborder l'intervention chirurgicale.

Un projet collaboratif

Le projet CURE est une collaboration entre l'équipe CFL (CEMEF Mines Paris - PSL) et LMU Munich.
Les personnes impliquées sont principalement : Professeur Elie Hachem, Philippe Meliga, Aurelien Larcher, Jonathan Viquerat (CEMEF Mines Paris - PSL), Bruno Figliuzzi (CMM Mines Paris - PSL), Augusto Fava Sanches, Yigit Özpeynirci et le Professeur Thomas Liebig (LMU Munich).

Pour en savoir plus

Le communiqué de l’ERC annonçant les 313 nouveaux lauréats aux bourses Consolidator

La présentation de l’Equipe CFL sur le site web du Cemef Mines Paris

Le site web de LMU

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